— XXXIII — tes du XXe siècle. Qu’on y ajoute la Serbie et la Macédoine et nous avons l’Etat yougoslave. Voilà la puissance des faits devant lesquels s’inclina même la maîtresse du Monde Antique. Au lime siècle de notre ère, la Dalmatie jouit d’une paix profonde. Pax Romana! Les Antonins érigèrent de superbes édifices à Za-ra (Jadera) et à Burnum, ville jadis florissante entre Kistanje et Knin, détruite par les Avares en 639. La Dalmatie était partagée en trois Conventus : Scardona (au bord du fleuve Kerka) Salona (entre le Kerka et le Narenta) et Narona (au sud de la Narenta). Plus tard, l’empereur Dioctétien sépara celle-ci de la Dalmatie et en forma une province séparée : Praevalitana (La Dalmatie méridionale et l’Albanie septentrionale). Les villes de la côte, avant la conquête romaine, jouissaient de statuts municipaux. Ce n’est donc pas à Rome qu’elles en sont redevables. Mais Rome développa le système municipal, ce qui permit aux villes de s’affermir dans l’histoire dalmate et de réduire à néant les tentatives du féodalisme croate ou hongrois qui visait à s’emparer du pouvoir. Cet antique esprit municipal joua donc plus de mille ans après la conquête romaine, un rôle décisif dans l’histoire serbo-croate, car c’est de Dalmatie que s’élevèrent toujours les protestations les plus violentes contre l’oppression de la féodalité et du fonctionnarisme en Croatie et en Bosnie. Les villes principales étaient Jadera, Salona, III