— 21 — chitecturale de la seconde Renaissance ; George Tchiulinovitch dit Grégoire l’Esclavon (1450-1511), l’élève bien-aimé du Squarcione, qui ornait ses Madones de prières serbes en caractères cyrilliens; Jean Duknovitch (1445-1509) noble traurinien, dit le Dalmate, le collaborateur exquis de Mino de Fiesole ; et Nicolas Schiavone dit de l’Arca (1494), élève de Jacopo delle Quercia, l’auteur du tombeau de saint Dominique à Bologne ; et André Medoulitch (1522-1582) dit l’Esclavon, le hardi coloriste, à la manière du Titien, et Jules Glovitch (Clovio) le prince des miniaturistes du seizième siècle, Croate de naissance, originaire de la Macédoine ; et peut-être Carpaccio ; tous ces artistes très originaux, naturellement appelés Escla-vons, c’est-à-dire Slaves par les Italiens de leur temps, mirent les marques les plus évidentes de leur origine slave dans toutes leurs œuvres et dans leur technique simple, contenue, archaïque, mais en même temps impétueuse et très personnelle, ainsi que dans les caractères moraux et psychiques qui transparaissent dans leurs créations. Ce fait est remarqué par les plus récents historiens de l’art, entre lesquels j’aime à citer Guillaume Rolls. Celui-ci, dans l’introduction de son œuvre sur François Laurana (né à Vrana, dans la campagne environnant Zara), n’a pas omis de noter l’accentuation de l’élément slave