— io5 — Le même jour se fondait à Zara l'Union libérale, à laquelle donnèrent leur adhésion des nationalistes et des autonomistes, c’est-à-dire tout le parti unioniste et l’aile libérale du parti autonomiste (appelé maintenant italien). Pour accentuer sa solidarité avec le parti slave pur, Bajamonti s’inscrivait parmi les membres fondateurs de la société littéraire serbo-croate, la Matica Dalmatinska, fondée à Zara en 1861. Jusqu’en 1866, l’organe du parti que nous appellerons purement slave, Le National, publié en langue italienne, à Zara depuis 1862, illustré par la lutte élevée et courageuse que soutint son premier directeur, Sperato Nodilo,1 était en même temps l’organe de la fraction libérale du parti de l’Autonomie. Mais, en 1866, ce parti jugea opportun d’avoir son propre journal ;et ainsi survint II Dalmata, lequel représente encore le parti maintenant appelé italien ; tandis que 11 Nationale, devenu Narodni List (rédigé aujourd’hui en langue serbe exclusivement) représente les intérêts de la plus forte fraction du parti serbo-croate, c’est-à-dire de la majorité de la Diète dalmate.2 L’année où, par l’entrée des troupes italiennes dans Venise, se réalisa le rêve du grand 1 Eminent historien, né à Spalato en 1830. De 1874 jusqu’à sa mort (1912) il occupa la chaire d’Histoire Universelle à l’Université de Zagreb. 2 Sur 41 députés, 35 sont Serbo-Croates, contre 6 dénommés Italiens.