- 174 — Excepté quelques centaines de descendants de familles italiennes immigrées en Dalmatie — (quelques-unes au XIVe siècle, et parmi lesquelles plusieurs, et non les moins nobles, ont reçu la nationalité du pays qui leur donnait un abri) — excepté cet élément italien, dans les veines duquel, d’ailleurs, circule beaucoup de sang slave, les italo-dalmates sont Slaves en grande majorité, de sang slave très pur. Confondant l’idée de civilisation et de nationalité, élevés hors de la Dalmatie, dans des milieux italiens, ils ont vite méprisé l’austère, un peu agreste et beaucoup moins brillante culture slave de leurs pères. Ils se sont déclarés Italiens, parce que être Italien et se rattacher à Dante, à Pétrarque et s’attribuer un certain rapport génétique avec les globules rouges du sang de Mazzini et de Garibaldi, cela était distingué. Cela vous donnait l’air d’appartenir à une race supérieure, en violent contraste avec les principes démocratiques paternels, mais en complète harmonie avec la doctrine de Gobineau, adoptée et amplifiée par les pangerma-nistes, comme un instrument de règne et de proie. A Prague et à Zagreb, on avait vu un moment quelque chose d’analogue, quand, pour mépriser ou simplement pour rabaisser la langue tchèque ou la langue serbo-croate, la classe cultivée affectait de parler l’allemand. Parmi les pères des snobs qui à présent, en Italie, se fatiguent à corrompre le traditionnel bon