- 100 - et un curateur pour les intérêts des familles. Un tel homme aurait dû, naturellement, marcher avec le jeune et vigoureux parti national slave, puisqu’il y avait entre eux communauté de principes libéraux et d’invincible aversion à l’égard du fonctionnarisme autrichien. Sans doute, l’union se réalisa, mais elle dura bien peu de temps. Et ce fut un grand malheur pour la Dalmatie, qui eut beaucoup à souffrir de la scission entre le parti libéral et Bajamonti. Nombreux étaient les motifs de divorce. Mentionnons les frauduleuses menées du parti autonomiste gouvernemental, qui, profitant des erreurs économiques de Bajamonti, l’enveloppa dans ses replis ; — l’incompatibilité d’esprit et de tempérament entre Bajamonti et plusieurs chefs nationaux ; — surtout, la prédominance exercée par le cléricalisme de l’abbé député Pavlinovitch et l’affirmation trop unilatérale et trop radicale du croatisme pur contre les tendances unionistes serbo-croates de la fraction libérale du parti slave, tendances qui avaient pour point, d’appui une sage décentralisation. Mais, ainsi que nous l’avons dit, le divorce ne fut consommé que plus tard. La dramatique carrière de Bajamonti commença sous la forme d’une lutte violente entre le maire de Spalato, soutenu par les Nationalistes, et la majorité des Autonomistes, ardemment autrichiens, anti-slaves et centralistes. Dans l’historique séance du 5 avril 1864, Ba-