Ceux qui ont avec moi signé la présente déclaration ne veulent pas sonder les intentions des promoteurs de ces propositions ; toutefois il est évident que dans un moment si critique, elles ne s’accordent ni avec le sentiment de civisme ni avec le patriotisme. La majorité peut bien les repousser, mais elle n’a pas les moyens d’en empêcher la discussion, ni de prévenir les agitations capables de faire naître de grands troubles dans le pays. C’est pourquoi, en vue de décliner toute responsabilité, la majorité prie Sa Majesté de proroger la session de la Diète. En attendant, elle quitte la salle des séances, convaincue qu’elle accomplit un acte de patriotisme, un acte de dévouement et de fidélité envers l’Auguste Souverain. » Aussitôt faite la lecture de ce document — un des plus remarquables exemples de syco-phantisme que rappelle l’histoire parlementaire autrichienne — la majorité autonomiste se retira de la salle. Le même jour, par un manifeste daté de Zara, la minorité slave protesta fièrement contre les calomnies et les insinuations contenues dans la déclaration de la majorité, déclaration tendant à insinuer qu’il y avait un rap- tion de l’article XIX de la Constitution. Les pétitions ne furent jamais discutées. On les envoya à la Commission des Pétitions — en majorité italienne — qui les enterra pour toujours.