— i5 — doux idiome maternel ; et même d’une façon officielle, témoignait de l’affection pour la souche slave. Elle écrivait à Pierre le Grand de Russie, après la bataille de Poltava : « Nihil huic Reipublicae antiquius, nihil jucundius tuae Czareae Nationis Idiomatisve slavici splendi-dissimae gloriae venerationis studia obsequenti cultu deferre »1 (10 novembre 1717). Dans une autre occasion, s’adressant au même Tsar, elle se déclarait : Tam arcte idiomatis vinculo Impe-rio Tuo coniuncta »2 (30 octobre 1709). Entre la Dalmatie vénitienne et Raguse, il y eut un lien commun poétique national, une sorte de carbonarisme intellectuel de symboles peu nombreux mais éloquents. Il contribua beaucoup à tenir éveillé l’esprit national, depuis Zara jusqu’à Cattaro, pour les jours du grand réveil.3 1 « Rien n’est plus dans les traditions de cette République, rien ne lui est plus agréable que de présenter ses hommages à Votre Majesté Tsarienne, gloire splendide de la nation et de la langue slaves. » Archives de l’Etat de Raguse. Publié par M. Jiretchek dans son ouvrage : La Russie et Raguse. Prague 1885 (en tchèque). 5 Si puissamment par le lien de la langue unie à ton Empire ». Jiretchek, ibid. 3 « Slave Raguse — écrit Tommaseo (Réponse à Schlegel, Février 1853) — république contemporaine de Venise, douée de trois littératures, moins asservies à la barbarie étrangère que ne le fut l’italienne ; Raguse qui donna à l’Italie Baglivi et Boscovitch ; Slave la Dalma•