— 10 — taro, a donné le jour à cent vingt-deux écrivains slaves. De cette légion d’écrivains slaves, la libre Raguse en a fourni soixante-quinze ; Zara n’en a donné que cinq, mais non les moins originaux ; Sebenico, quatre, Spalato, dix-huit ; Curzola et Lésina huit; Lissa, deux; un seul Ma-karska, mais ce fut l’immortel Père Franciscain André Katchitch ; Traù un, l’auteur du célèbre in-folio : De Regno Croatiae et Dalmatiae, Jean Lutchitch, (Lucio) \ Je compte seulement les auteurs qui sont lus et étudiés dans nos écoles et dont nos anthologies rapportent les meilleurs morceaux ; éléments vivants et étemels de notre âme nationale. Dira-t-on littérature imitative ? Oui, certes. Pas toute entière, cependant. Dans la poésie lyrique les poètes dalmates sont, pour la plupart, 1 Si, dit Tommaseo, on considère l’exiguité du territoire, la misère locale, le manque d’écoles et d’imprimeries ; le fait que les ouvrages illyriques ne rencontraient que peu de lecteurs ; la division des rites latins et grecs, qui réduisait encore davantage le nombre des lecteurs par suite de la dualité d’alphabet et de l’emploi des deux langages dont, à dessein, on exagérait les contrastes ; — alors on constatera que le peu que les Dalmates ont fait pour la littérature slave est en effet très peu, mais que c’est cependant bien plus que n’ont fait pour leur propre littérature les Italiens malgré leurs millions d’hommes et de richesses, d’exemples et de traditions, de livres et de ressources de toute sorte. Secondo Esilio II. 131.