— XLVIil — s’organiser, et en se détachant de toute tutelle, de transformer définitivement l’Europe du sud-est en quelque chose de viable, de solide et de sympathique à la civilisation occidentale. En effet, les essais croates suivent une marche ascendante en collaboration étroite avec les essais serbes au sud, en attendant la fusion étatique de ces deux branches yougoslaves. Le successeur de Mutimir, Tomislav intervient dans les luttes entre princes serbes. Pierre Gojnikovitch se rend maître de la région na-rentaine. Les grandes îles Lissa, Brazza, Lésina appartiennent au prince croate. Pierre est bientôt vaincu par son compétiteur Michel Vissévich (910-930) qui invoque l’alliance bulgare, s’empare du prince Pierre et conquiert tout le littoral dalmate depuis le fleuve Cetina jusqu’au fleuve Drina, c’est-à-dire jusqu’au partage des eaux bosniaco-serbes. Sur ces entrefaites le prince croate Tomislav prend le titre de roi des Croates (914). C’est à lui que l’empereur byzantin Romain II Lécapéne, menacé par le tsar bulgare Siméon, cède toutes les villes et toutes les îles de la Dalmatie en se réconciliant en même temps avec la Papauté. Le littoral dalmate se sépare donc de l’empire d’Orient. Il devient politiquement slave (croate). Le sud de la Dalmatie — Raguse et Cattaro — reconnaît la suzeraineté du prince serbe Michel. Mais le tsar bulgare se détourne de Byzance et en 924 il déclare la guerre au prince serbe Zacharie qui dis-