— 2[\Q — grès dans le monde. Qui donc leur a donné le droit de promulguer une impérieuse loi de fer, d’après laquelle on devrait s’abandonner au plus offrant et dernier enchérisseur ? Mais si, par inadmissible hypothèse, la violence devait prévaloir et si le droit devait capituler, les morts que nous avons fait comparaître à la barre de l’histoire s’uniraient aux vivants. Ils ne permettraient pas que le monde ignorât l’œuvre d’écrasement ni que l’extinction d’un peuple s’accomplît d’une manière tacite, par contrebande. Le monde entier apprendra qu’il ne s’agit donc pas d’une revendication nationale, puisque le pays convoité n’a jamais été italien ; mais qu’il s’agit, au contraire, d’une pure et simple annexion. Il n’y aura ni silence, ni acquiescement. Avant d’être égorgée, la victime criera. Nous sommes de ceux qui refusent de croire à l’existence d’accords précis conclus en 1915 entre les Alliés et d’après lesquels la Dalmatie aurait été vivisectionnée et cédée à un gouvernement étranger, d’une autre nationalité. Et nous avons de bonnes raisons pour ne pas ajouter foi à l’existence de tels accords. En effet, ils comporteraient une renonciation de l’Italie au fondement et à la raison d’être de son unité nationale et aussi à des avantages prochains dont nous parlerons plus tard. En cette même année 1915, le gouvernement italien, tout en revendiquant pour Trieste un statut autonome et tout en réclamant une rectification de la frontière