— 92 — ment le caractère slave de la Dalmatie. Ce fut, jusqu’en 1876, le dogme du parti alors autonomiste, aujourd’hui italien. L’Annuaire Dalmate rédigé par N. Tommaseo, par Giuseppe Ferrari-Cupilli et par bien d’autres éminents représentants des deux partis de la classe dalmate cultivée, disait en 1861 : « En Dalmatie il n’y a et il ne peut y avoir d’autre nationalité que la slave ou, plus exactement, la croato-serbe. A tort certains Dalmates se croient Italiens. Ils ne sont Italiens que de culture... A l’Italie nous sommes redevables non pas de tout, mais de beaucoup. « La civilisation est un bien si précieux qu’on n’y renonce qu’en renonçant à la vie. Demander aux Dalmates cultivés de renoncer à ce trésor de civilisation italienne amassé au cours de tant de siècles, et de le jeter au fond de leur mer serait une folie, sinon un crime. « Même il faut, toujours davantage, augmenter ce trésor ; mais l’employer d’une autre manière que jadis... En conservant toujours sa personnelle originalité, on peut bien absorber de la civilisation ce qui est nécessaire au développement et au perfectionnement de l’individualité nationale. La Carniole, la Croatie et aussi la Serbie actuelle ont pour destinée d’incorporer à notre personnalité certains éléments germaniques ; et lui en assimiler de latins, voilà le rôle de la Dalmatie. Donc, elle doit être slave en tout et pour tout.