— 246 — ment un parti qui, durant la dizaine d’années où il posséda le pouvoir en Dalmatie, se montra autrichien et réactionnaire féroce, oublieux de tout principe de libéralisme et de justice, ose maintenant accuser d’austrophilie les Serbo-Croates. On sait pourtant que toutes les autres puissantes races de la Monarchie — Tchèques, Polonais, Ruthènes, Roumains, par la nécessité primordiale de leur existence et par la nature de la connexion politique qui, depuis des siècles, s’était greffée sur leur existence physique et morale et qui était entourée d’un épais tissu d’intérêts et de séductions, ces races ont, tant qu’elles l’ont pu, toujours pratiqué un sage mais douloureux opportunisme. C’est ainsi, du reste, que procèdent et ont procédé les Italiens eux-mêmes dans les régions qui sont incontestablement italiennes. Nous nous bornerons à la constatation suivante. Si une telle assertion calomnieuse ne pouvait se soutenir — pendant cette guerre — en face des victimes et des martyrs que la Monarchie a fait à l’intérieur et au dehors, elle sera défaite plus que jamais, maintenant que l’Europe aura le moyen de se former une conviction contraire. Cette conviction sera celle-ci : la priorité du mouvement national slave, férocement combattu dès l’origine et aussi plus tard toujours suspecté, la grandeur de l’histoire parlementaire d’un pays qui, lié par un pacte