— i5o — titution antique et ses antiques libertés, pareilles aux nôtres ; traiter, d’accord avec vous, nos affaires réciproques ; mettre des forces égales au service de nos désirs et de toutes les entreprises qui sont également avantageuses à notre pays. C’est-à-dire que, par l’union des forces, nous voulons fortifier notre nation, afin qu’elle puisse recueillir, à tous égards, les plus grands avantages possibles. « Et vous aussi, fi'ères de langue italienne, qui appelez la Dalmatie votre patrie, ne nous considérez pas, nous Croates, comme vos ennemis. Nous n’avons pas la moindre intention d’empiéter sur votre langue, sur vos usages, sur vos droits, sur vos institutions. Nos droits nous sont sacrés, et c’est pourquoi les vôtres doivent l’être à nos yeux. « Nous vous considérons comme des intermédiaires favorisés entre noti'e nation slave et l’artistique Italie, envers laquelle notre littoral et celui de la Dalmatie ont tant d’obligations. « Alors que, sur les confins de la Turquie, notre peuple sacrifiait toutes ses forces dans des combats sanglants, vous aidiez continuellement à introduire parmi nos cités maritimes les trésors artistiques amassés durant la paix par des pays plus heureux ; abondamment vous répandiez chez nous la bonne semence. Nous vous en sommes reconnaissants, car le Slave n’a pas l’habitude d’être ingrat.