— 16 — Au ragusain Tchoubranovitch, qui servait sous les murs de Milan comme commandant d’un régiment de cavalerie vénitien en 1520, mais qui se souvenait de la patrie slave et célébrait « le Ban de l’idiome de nous tous résidant sur le Danube » (lisez : le Roi de Hongrie et de Croatie) ; à Gundulitch, plein de feu intérieur et fier que Raguse eût conservé sa liberté, seule, « parmi les terres slaves limitrophes déchirées par la gueule de l’horrible Dragon » (lisez : le Turc) et par les dents du Lion enragé » (lisez Venise) » et, le premier parmi les hommes d’Etat slaves, proclamant l’union des frères malgré les diversités de culte1 ; — à Giorgi, président de l’Académie de Padoue et qui cependant incitait ses compatriotes à écrire en serbe leurs œuvres scientifiques ; — à ces Ra-gusains donnèrent appui en Dalmatie les nobles des villes et des îles. Le patricien curzo-lain Vidali (XVIe siècle), ne tenait pas compte de la diversité des régions. H eut à écrire au ragusain Nagliescovitch comment Raguse remplit d’elle toute l’Illyrie « couronne et gloire de toutes les villes croates ». Le patricien de Lésina Lutchitch se presse avec émotion contre tie qui fut pendant des siècles partie de la valeur vénitienne, qui fit de Venise un Etat conquérant jusque dans sa décadence. » 1 «L’Osmanide» Chant V, strophe 118.