Seigneurie voudra bien lui lire, le temps faisant défaut pour ljes traduire en idiome croate ». A travers toutes les phases d’une histoire dont nous avons esquissé les grands traits, en Dalmatie a brillé, très vive, la flamme slave. Pour peu qu’un Dalmate eût le souffle poétique et voulût donner l’essor aux sentiments de la foi héréditaire, il chantait en slave. Il courait à Venise, où librement s’imprimaient les œuvres slaves des Dalmates, sans que la Seigneurie, ignare ou indifférente, se donnât la peine de mettre une digue au culte de ce peuple pour sa langue nationale. Notons que la noblesse dalmate fournissait l’élément de cette floraison, de cet élan, qui, venant des entrailles du peuple, préparait obscurément les aspirations des âges nouveaux. Dans le champ de la littérature serbo-croate, jusqu’à l’aurore du dix-neuvième siècle, la Dalmatie a fourni plus d’œuvres que tous les autres pays serbo-croates pris ensemble. Au cours du XIXe siècle, la Dalmatie a donné aux sciences, aux arts, aux belles4ettres de la nation serbo-croate les ouvriers les plus originaux, les plus puissants. On ne saurait plus séparer la Dalmatie de la Croatie et de la Serbie dans la vie intellectuelle. Des artistes comme Mestrovitch, Rosanditch, Bukovac, Me-dovitch, Deskovitch, Vidovitch et Murât, des