— 177 — Sur la base fragile d’un très petit nombre de familles d’origine italienne, immigrées à une date très récente, et sur la base du jeune groupe autonomiste-italien, composé principalement, — comme nous l’avons dit — de fils de pères slaves (les Ghiglianovitch, les Medovitch, les Nakitch, les Bozitch, les Smerkinitch, etc.) s’est formé un édifice trompeur qui se tient debout, uniquement parce qu’il y a un Empire amorphe et anational, ouvert et même favorable aux essais les plus bizarres, aux créations les plus mensongères. Voilà la vérité. Les prétendus électeurs italiens en Dalmatie se recrutent généralement parmi les colons, les débiteurs, les clients slaves, obligés faute de ressources, de voter pour leurs maîtres (lesquels, d’ailleurs, en leur présence, se déclarent slaves, comme leurs pères !) Les associations, les cabinets de lecture et les autres cercles, sont, pour la plus grande partie, formés de plusieurs éléments indifférents, adeptes inconscients du snobisme dont nous avons parlé, de nombreux fonctionnaires attachés aux vieilles traditions autonomistes et qui espèrent voir renaître la curée de 1866 ; par beaucoup d’immigrés regni-coles — ouvriers, petits industriels, etc. Finalement l’école ! Cette grande institution, qu’on fait resplendir aux yeux du peuple italien comme le phare demeuré debout après le naufrage 12