- 78 - 20 octobre 1848, devant le Parlement cisalpin, un discours sur le mouvement slave, et plus spécialement sur la guerre croato-hongroise. Aujourd’hui surtout, ce discours mérite d’être rappelé pour l’impérissable honneur du génie italien, qui encore exempt des scories apportées plus tard par de malsains accouplements, planait, libre et fier, dans le champ des plus hautes spéculations politiques, sans toutefois abon-donner jamais le terrain des plus profondes réalités. Cavour disait : « Il y a sur les terres de l’Em-pire une race nombreuse, énergique, audacieuse, mais éprouvée depuis plusieurs siècles, la race slave. Elle s’étend des bords du Danube juqu’aux montagnes de la Bohème. Elle veut obtenir son entière émancipation, reconquérir sa nationalité. Cette cause est juste et noble ; elle est soutenue par des légions rudes encore mais audacieuses et énergiques ; elle est donc, dans un lointain avenir, destinée à triompher. « L’important mouvement slave a suscité le plus grand poète du siècle, Adam Miczkievicz ; et par là nous sommes amenés à placer dans la destinée de ces peuples une confiance entière. L’histoire, en effet, nous enseigne que, lorsque la Providence suscite un de ces sublimes génies tel que Homère, Dante, Shakespeare ou Miczkievicz, c’est une preuve que les peuples parmi lesquels ils surgissent sont appelés à de hautes destinées.