— 18 — Spalato, fut « prince » de cette Académie. Lui- même traduisit en langue serbo-croate les « Pensées Chrétiennes » d’un auteur inconnu. Membres de cette Académie furent Marc Duma-neo1 archiprêtre de Spalato ; le Docteiir Raduleo, le zaratin Tanzlinger Zanotti, etc ; tous adonnés passionnément à la littérature slave et tous promoteurs d’un grand dictionnaire de la langue serbo-croate. Par la voix puissante de la race, sous un gouvernement étranger mais tolérant, — peut-être en vertu de ces mystérieuses affinités avec le sang slave qui firent du peuple vénitien un je ne sais quoi de distinct et d’énigmatique en Italie — ces idées circulent spontanément en Dalmatie. Une autre grande société — une société d’agriculture — avait été fondée à Zara au XVni* siècle. Elle répandait annuellement 600 exemplaires d’un petit traité d’agriculture à l’usage du peuple des campagnes. Ces livres étaient rédigés en langue serbo-croate (500 exemplaires étaient imprimés en italien). Et c’est encore au XVIIIe siècle que le célèbre évêque de Lésina Stratico envoyait d’incessantes instruc- 1 Dumanich, de même que Raduleo Radulich, Tomma-seo Tomasich. Toutes les désinences en eo des noms dalmates de personnes sont, à l’origine, des désinences slaves en ich. C’était la mode de latiniser les noms ; eo n’est que le latin eus.