— XCIX — très loin déjà prépare la race à s’affranchir du maître étranger. Et la Dalmatie vénitienne? Politiquement, à partir de 1420, elle n’a plus d’histoire. Au XVme siècle, la chute de la Bosnie (1464) arrive à point pour consacrer la domination de la république de St-Marc comme une fonction négative, comme un rempart contre la conquête ottomane. Venise y puise un regain d’autorité, elle élargit la sphère de son influence commerciale, elle en profite pour étendre ses domaines dans l’intérieur du pays. Tandis que la dernière île septentrionale de l’Adriatique, l’île de Veglia, passait en son pouvoir en 1480, à la suite d’une cession de la part d’un grand seigneur croate, le comte Jean Frangipani (Frankopan), le duc bosniaque Etienne Kosatcha lui cède en 1481 le littoral de Makarska et la région naren-taine. Avec cette dernière cession le cycle se ferme des premières acquisitions vénitiennes en Dalmatie. C’est ce qu’on appelait dans la Chancellerie vénitienne le Vecchio Acquisto. Il faut partager la domination vénitienne en Dalmatie en deux périodes bien distinctes : à savoir de 1420 à 1635, période de luttes intenses entre le peuple dalmate et les Turcs, lutte où Venise intervient rarement et se décharge presque entièrement de la défense de l’Adriatique sur la Dalmatie; et de 1635, jusqu’à la disparition politique de Venise (1797). Nous prenons 1635 comme la date du premier reflux de la