— 292 - l’Italie fut tendrement aimée1 ; ce n’est pas d’hier qu’aux yeux des Slaves du Sud, Garibal-di et Mazzini furent des héros entourés d’une auréole immortelle. Doux, libéral, analogue au 1 On pourrait écrire un volume de toutes les manifestations italophiles de notre race. En 1910, l’auteur de ces pages — qui pendant son passage aux affaires dans un Etat serbe protégea énergiquement l’expansion commerciale italienne dans les Balkans et la défendit contre les intrigues de la Russie tsarienne et de l’Autriche — salua avec joie l’expédition italienne de Tripoli. Dans une série d’articles parus dans un journal slave de Fiume, il développa la thèse de la nécessité d’une Italie forte dans la Méditerranée et préconisa l’avènement d’une radieuse mission civilisatrice du peuple italien en Orient. Ces articles furent reproduits par plusieurs journaux du Royaume. Il reprit cette même thèse, inspirée de Qioberti — dont le culte est traditionnel dans sa maison — dans une autre série d’articles parus dans la revue croate « Savremenik » (Le Contemporain) en 1911, lors de l’inauguration du Campanile de Saint-Marc. La campagne entreprise actuellement par un parti italien en vue de la réalisation d’un programme de pur impérialisme et, par conséquent, d’une politique anti-slave — si contraire à toutes les traditions de la nation italienne — n’a pas pu ébranler la foi de l’auteur de ces pages en la grandeur de la mission civilisatrice de l’Italie, de même que certains procédés policiers, inspirés aux pires traditions metternichiennes, n’ont pas pu ébranler sa confiance dans le libéralisme démocratique du pays de Gioberti, de Garibaldi et de Mazzini. La devise de l’auteur de ces pages se résume dans ce mot : Quand même !