— 83 — quences que les auteurs de ces faits n’ont pu prévoir ou que, tout en les prévoyant, ils n’auraient pu empêcher, cette méthode n’est pas digne de l’esprit d’un historien ni du critère d’un homme politique véritable. Ainsi, on pourrait reprocher aux nations d’avoir, après Leipzig et Waterloo, été asservies par le régime de la Sainte-Alliance ! Du reste, il n’est pas vrai que les germes semés par Jellatchitch ne se soient pas retrouvés dans les mouvements constitutionnels croates et dalmates de 1860. Il n’est pas vrai non plus que la catastrophe de Novare n’ait pas procuré de sérieux avantages à la cause de l’Unité italienne. Tommaseo, qui n’avait pu prendre son parti du concours que les fauteurs de la réaction avaient reçu des Croates, jugea avec plus d’équité ensuite, à la veille de la grande guerre de 1859. Le grand Dalmate prit hardiment la défense des Croates. Dans un mémoire composé à Corfou, que les Italiens d’aujourd’hui devraient méditer, il revendiqua pour la Croatie l’honneur de jouer un rôle notable dans le réveil national yougoslave ; en outre au droit hongrois et autrichien il opposait le vénérable droit national croate1. Un des plus grands prophètes de l’Ulyrisme, un Dalmate, se devait à lui-même et devait à son peuple de fournir cette réhabilitation. Et, 1 Consulter le Mémoire, à l’Appendice II.