— 309 — breux, trop nombreux facteurs encore inconnus. Mais comme condition inéluctable d’une entente solide et utile, nous pouvons dès maintenant énoncer ce principe axiomatique : l’Italie sera d’autant plus forte et d’autant plus respectée qu’elle incorporera moins d’éléments nationaux étrangers. Or, la Dalmatie, qui, nous l’avons vu, est partie vivante organique, intégrante de l’assemblage serbo-croate, est, parmi ces éléments nationaux, le plus irréductible, le plus inassimilable. Mais elle respecte la civilisation italienne qui, loin de la dénationaliser, eut à lui infuser une pensée plus humaine, plus souple, plus largement policée. Respectueuse de toutes les minorités, pourvu que celles-ci n’entreprennent rien contre la volonté clairement exprimée de la nation, la Dalmatie, rachetée et restituée libre à sa race, est réservée au rôle de médiatrice entre l’Italie et la Slavie. Si on respecte ses traditions, elle pourra devenir un admirable instrument d’échanges réciproques, une fidèle gardienne de la liberté de l’Adriatique, une Ara-Pacis italo-slave rayonnant sur la mer commune qui aura été rendue à sa providentielle fonction de véhicule des idées et des marchandises entre le monde slave et le monde latin. « Si la destinée sépare désormais les Dalmates de l’Italie — écrivait Tommaseo — ce n’est qu’une raison de plus pour les Dalmates de l’aimer