— XCVII — se forma une Dalmatie vénitienne et une Dalmatie ragusaine. Raguse s’enferma dans ses remparts et se préoccupa de la consécration internationale de son indépendance, tout en reconnaissant le protectorat de la Couronne hongroise, qui avait succédé à la Couronne nationale slave. Elle se fit le grand concurrent de Venise dans les Balkans. Grâce à son intense slavisme, elle étendit son pouvoir avec sa langue qui était celle des pays subjugués par les Turcs. Elle acquitta un tribut annuel à la Porte. Elle eut son corps diplomatique, sa flotte qui prit part aux opérations qui précédèrent la fatale défaite chrétienne de Varna (2444). Elle se fit reconnaître neutre par le Pape, par l’Espagne, par l’Empereur et par Venise à la veille de la bataille de Lépante (1571) à laquelle prirent part 4 galères dalmates. Mais elle profita de toutes les occasions pour créer des embarras à Venise et ressusciter l’ancienne liberté municipale de la Dalmatie. En plein XVlme siècle couraient des pamphlets dans les villes de la Dalmatie vénitienne où l’on parlait avec admiration de Raguse indépendante et où l’on affichait le mépris pour l’aveuglement et l’esprit de résignation de Zara et de Spalato. Jusqu’à la chute des Etats serbes indépendants, Raguse fit partie du système international balkanique-adriatique. Après la chute de ces Etats, elle seule représenta dans les Balkans la protection de notre nationalité. Elle donna un regain de VII