— 253 — lien, lequel, par cela seul, impliquerait que nous reconnaissons à l’Italie un jus eminens et la co-existence rivale de deux principes nationaux. Donc, toute renonciation venant de la Serbie au sujet de ces pays serait sans valeur et nulle, comme fut sans valeur et nulle en 1909, sa renonciation concernant la Bosnie-Herzégovine ; comme fut sans valeur et nulle en 1849, la renonciation de Yictor-Emmanuel II « pour lui et pour ses successeurs » à la Lombardie et à la Vénétie. Tel est le droit que la Dalmatie, avec ses sœurs yougoslaves, affirme et, si on l’interroge, affirmera en présence de l’Europe. La violation de ce droit justifierait automatiquement la justification de la guerre agressive déchaînée par les empires du centre. En sorte que la déclaration des droits des peuples insérée dans tous les actes officiels de la coalition européenne aurait été une fraude, comme fut une fraude et un mensonge la promesse d’affranchissement des peuples qu’en 1814 les Puissances alliées firent miroiter pour vaincre Napoléon. Pour plus de clarté, examinons une autre face de la question. L’Autriche, certainement, aurait pu, avant la guerre, et pourrait après une guerre malheureuse pour elle, céder à l’Italie une partie de son territoire dalmate (et aussi triestin, istrien,