- 2Ô9 — dictionnaires, qu’un seul mot : serbo-croate. Je ne puis affirmer que ceci : pour notre peuple croate et serbe, il n’existe qu’un seul idéal national (applaudissements frénétiques). L’hîsi-toire et les exigences nationales imposent aux Serbes le devoir de marcher conjointement avec les Croates. La conscience de notre peuple et l’incomparable beauté de notre langue nationale sont plus que suffisantes pour éliminer toutes les erreurs commises. »1 Mais qui ne voit que cette sollicitude pour notre bonheur et ces doutes au sujet de notre unanimité cachent des préoccupations tout autres. Il s’agit plutôt d’un nouveau programme d’assujettissement total et définitif — hélas ! oui, définitif — de notre nation. Coûte que coûte, on veut abattre et renverser le rempart principal et providentiel du slavisme et de la liberté sur le seuil de l’Orient. En effet, dans certains milieux, sous l’influence plus ou moins visible du Coran germanique, on médite un nouveau plan d’émiettement des Slaves du Sud. Cet émiettement et cet anéantissement tiennent du mysticisme et de la brutalité, du renoncement à toute vaine sentimentalité et des lois et des conséquences fatales de notre nouveau Risorgimento. 1 Discours du député serbe Duscian Popovitch, prononcé dans la séance de la Diète croate du 5 Mars 1917.