— 66 — de l’amener à l’état glorieux qui le rendra digne de la liberté. Voilà le motif qui me pousse à vous communiquer plusieurs de mes poésies pour qu’elles soient publiées dans votre journal slave. » Et le patricien ragusain signe : « Orsato Pocitch, Slave-Illyrien de Raguse ». Outre Pozza, Kollar rencontra à Venise, Spiridion Dimitrovitch « Slave-Dalmate » de Cattaro ; Antoine Kaznatchitch, de Raguse ; et Félix Schiavone, de Zara, qui dit à Kollar : « Je connais peu le slave, mais je me réjouis profondément de voir le réveil des Slaves et de leur langue. En lisant avec soin les ouvrages slaves, je m’applique à combler les lacunes que les circonstances ont produites dans mon éducation. Non seulement je me sens d’origine slave, mais je suis fier d’appartenir à l’héroïque famille slavo-dalmate. » Kollar, dans son Itinéraire d’Italie, rappelle que tous les ans une cinquantaine de Slaves (Illyriens, Tchèques, Polonais) fréquentaient l’Université de Padoue. Il encouragea les étudiants à fonder un cabinet de lecture et une bibliothèque slaves. A Padoue, des Slaves de Fiume conçoivent l’idée d’organiser un cabinet slave dans leur ville natale. Un Fiumain de Padoue, Joseph Zavrsnik compose une grammaire serbo-croate. A Padoue et à Venise, les étudiants dalma-tes prennent une part très active aux mouvements littéraires de Zagreb ; ils collaborent au journal Danica Ilirska, dont Mazzini et Tom-