— GVII — et herzégoviniennes, cordon militaire, colonie sans progrès, sans vie. Cependant les grands esprits indépendants n’avaient pas complètement disparu. Les plus nombreux et les plus autorisés Dalmates, Garagnin (Riflessioni economico-politiche. Zara 1806) Hreglianovich (Memorie per la Storia délia Dalmazia, Zara, 1809) et Vin-cenzo Dandolo, fils adoptif de la Dalmatie, dans ses Mémoires ne tarissent pas d’invectives contre le gouvernement de Venise. Ces sentiments, ils les avaient hérités des générations antérieures qui tout en comprenant les bienfaits relatifs d’un gouvernement qui avait tenu en respect le Turc et qui d’autre part avait favorisé le développement d’une aristocratie municipale dans les villes, ne pouvaient toutefois se consoler de la décadence de la Dalmatie, ni de la perte que la nation avait subie par son éclipse et par la transformation d’une glorieuse ligue municipale en une pépinière de soldats et de marins au service d’une puissance étrangère. « La vérité — a dit un historien français — c’est que Venise n’avait jamais éprouvé une grande tendresse pour une colonie qui n’avait pour elle qu’une importance relative. Les Vénitiens occupaient jalousement la Dalmatie, mais seulement pour que d’autres ne puissent pas s’y installer ; si les Turcs ou les Autrichiens avaient pris pied sur l’Adriatique par Zara ou Spalato, s’en était fait du monopole commercial auquel Venise prétendait encore dans cette mer