— XI — tionale », comme en 1815; — les Slaves sont une race inférieure, qui doit subir l’ascendant de la race latine supérieure; celle-ci est destinée à commander, comme celle-là l’est à obéir; — thèse germanique. Tous les arguments imaginables : historiques, économiques, géographiques, militaires, politiques, même géologiques et botaniques, sont invoqués, soit à part, soit collectivement, pour empêcher l’ascension définitive d’un peuple. Les Slovènes, disent les uns, ont été inventés et installés par l’Autriche. Les Croates seraient un peuple grossier, dépourvu de conscience nationale, créé par l’Autriche sur l’Adriatique. Les Serbes formeraient une race orientale qui n’a rien de commun avec les Croates. L’Adriatique ne serait pas une mer : ce serait un lac, et un lac italien, dont les rives orientales seraient exclusivement habitées par les Italiens. La Dal-matie serait « pays latin et italien ». Le peuple slave de cette province qui, plus que toutes les provinces slaves, a contribué au magnifique mouvement unitaire yougoslave — avec joie salué par Joseph Mazzini — est abaissé au niveau d’une masse amorphe, privée de n’importe quelle conscience slave, aujourd’hui autrichienne, demain volontairement italienne. Aux détracteurs de l’âme slave peut vraiment s’appliquer l’anathème lancé par Tomntaseo contre les insulteurs, encore timides, des Slaves de son temps : « En outrageant les étrangers