-4i — verdoyantes, entre des chênes et des vignes, à l’ombre de castels féodaux. Joseph Mazzini n’a pas dédaigné ces événements. En 1857, alors que, sur les pays croates et serbes et sur la pauvre Dalmatie s’étaient abattues déjà les vengeances du centralisme germanique, Mazzini, dans ses Lettres Slaves, appela l’attention des Italiens sur le mémorable réveil, qu’il ne croyait pas éteint, qui en effet ne l’était pas, et qui attendait des temps plus favorables pour éclater et se condenser en action.1 Mazzini avait raison d’attribuer tant d’importance au mouvement de 1830, qui fut une véritable révolution. Par elle, furent déchirées les ténèbres et un court instant éclairé le simulacre de la Nation dans l’attente de ses destinées. Secouant la léthargie de quarante années depuis la chute de Venise, la Dalmatie scruta l’horizon. A l’époque qui précéda l’illyrisme (entre 1815 et 1830) la plus triste et la plus indigne parmi celles qui éprouvèrent la Dalmatie, Tommaseo 2 1 Les pages magnifiques que Mazzini a écrites sur Ludovic Gaj et sur le mouvement illyrien se trouvent dans la lettre à un ami (16 Juin 1857) voir Pagine di Vita, Pérouse, 1915 ; Visioni d'avvenire, Rome 1915. Edition Nathan. Voir surtout l’Edition Nationale de ses œuvres. 2 Tommaseo, Nicolas, écrivain, philologue, penseur, homme politique italo-slave, né à Sebenico (Dalmatie)