— XIII — Il compte sur l’inconsciente complicité des Puissances libérales. Le péril est grave : et l’on doit le conjurer. Du reste, nous l’espérons fermement, l’œuvre de justice aura, dans le peuple italien, son vengeur le plus puissant. Bonne, généreuse, libérale, opposée à toute apparence d’impérialisme, lequel, par définition, est « une politique d’agression et de conquête », l’âme italienne vibre toute entière dans ces solennelles paroles du comte de Cavour : «Notre conviction est telle, Messieurs, que si des arrangements plus avantageux nous étaient présentés au prix d’une minime violation du principe de nationalité, nous n’hésiterions pas à les repousser ». Les hommes dont nous dénonçons les menées savent à merveille combien le peuple italien demeure fidèle à la pure et sainte origine de son Unité. Et c’est parce qu’ils le savent qu’ils tentent de dissimuler la conquête dans les plis du drapeau national. Ils essaient d’égarer l’opinion publique de l’Italie et de l’Europe en représentant comme italiens des pays qui sont purement et simplement slaves, et leur propagande comme une revendication nationale qui serait la dernière expression du Risorgimento italien. C’est contre de telles embûches que ces pages sont dirigées.