SUR LES PRÉ ALPE S DE VÉNÉTIE lier. Les deux autres ont laissé quelques œuvres qui ne sont pas sans mérite : Francesco, des tableaux de cérémonie ou d’histoire, notamment au palais ducal de Venise ; Leandro, des compositions religieuses et surtout de bons portraits, dont le meilleur, sobre et vigoureux, est celui du podestat Lorenzo Capello, que conserve le musée de Bassano. Mais combien ces toiles sombres, sur lesquelles le temps a mis comme un vernis opaque, sont pénibles à regarder ! Et quelle joie de retrouver la lumière ! Allons faire le tour des belles promenades qui encerclent la ville. Les échappées en sont magnifiques sur les contreforts des Alpes et la vallée de la Brenta. On a successivement sous les yeux les panoramas qu’on embrassait d’ensemble du balcon de la cure. Ces vues, déclare George Sand dans ses Lettres d'un voyageur, « sont une des meilleures fortunes qui puissent tomber à un voyageur ennuyé des chefs-d'œuvre classiques de l’Italie. » Je n’ai pas trouvé le Cajé des L'ossés dont parle l’auteur de Lélia dans ces curieuses lettres qu’elle écrit, au printemps de 1834, « à un poète, » comme dit la table des matières du livre, et dans lesquelles, avec une magnifique inconscience, elle lui parle du « docteur» et du déjeuner qu’elle fit avec lui, à cette auberge de Bassano, « sur un tapis de gazon semé de primevères, avec du café excellent, du beurre des montagnes et du pain anisé. » Elle — 79 —