LA COURONNE DE VENLSE négociateur de la paix après Lépante, procurateur de Saint-Marc, aient voulu avoir un palais rural digne d'eux et de leur rang. Ils s’adressèrent aux plus grands artistes du temps, à Andréa Palladio pour l’architecture, à Alessandro Vittoria pour la décoration sculpturale, à Véronèse pour les fresques. De cette triple collaboration est sortie la somptueuse demeure qui, de la famille Bar-baro, passa, vers la fin du xvm' siècle, à Ludovic Manin, le dernier doge de Venise, et, après de longues années d’abandon, devint la villa Giacomelli, du nom de l’aimable propriétaire qui l’a restaurée et qui voulut bien m’en faire les honneurs. Suivant le plan généralement adopté par Palladio, la villa, adossée à un coteau d’où elle domine légèrement la plaine, se compose d’un palazzo central en forme de temple, avec quatre colonnes ioniques supportant un fronton triangulaire, et de constructions latérales plus basses, précédées d’arcades et terminées par deux pavillons, sortes de colombiers dont les rez-de-chaussée étaient destinés, d’après l’architecte, l’un aux pressoirs, l’autre aux écuries et aux remises. Derrière, une cour communique de plain-pied avec le premier étage du bâtiment central. « Cette cour, dit Palladio, est de niveau avec le sol de la colline qui a été taillée et abaissée tout exprès pour faire place à une fontaine richement décorée de stucs et de peintures. » C’est Alessandro Vittoria,