SUR LES BORDS DE LA BRENTA qu’une dépendance de la grange voisine. Seul, l’extérieur du bâtiment est resté à peu près indemne. Les hautes murailles, que la belle colonnade de la façade rend pareilles à un temple antique, semblent avoir honte d’être encore si nobles pour ne plus abriter que des ateliers et des greniers; l’impression de tristesse et de mort serait, je crois, moins forte, si leurs lignes, à demi effacées sous les mousses et les végétations, ne se découpaient pas aussi nettes sur le ciel, si leur silhouette s’était faite imprécise et vague, comme l’image renversée que renvoie l’eau trouble de la rivière. Après Malcontenta et jusqu’aux abords de Mira, la plupart des villas sont en ruines ou ne servent guère, comme la Foscari, que d’entrepôts agricoles. Ce ne doit pas coûter cher d’avoir un palais sur la Brenta ! Autour des bâtiments, les jardins subsistent encore, avec leurs allées de hauts buis et d’arbres centenaires dont les essences rares témoignent de la splendeur passée. Sur les gazons, mal entretenus ou transformés en potagers, s’élèvent des statues mutilées et des colonnes surmontées de — i5 —