DANS LES COLLINES EUGANÉENNES roc escarpé, subsistent encore quelques restes des fortifications que fit élever Ezzelino, le fameux tyran de Pa-doue. L'aspect de la colline est des plus pittoresques, surtout quand on arrive parla route de Padoue. Une ligne de cyprès barre l'horizon, escaladant le ciel; parmi eux, l’unique parasol d’un pin prend une valeur extraordinaire sur le bleu profond de l’azur. On peut visiter, à Monselice, plusieurs églises, un château médiéval aux murailles rouges toutes couvertes de lierre, et surtout, sur le flanc de la Rocca, un sanctuaire célèbre composé de sept chapelles. L’ensemble formé par les constructions, les terrasses, les escaliers et les arbres, est des plus curieux. On prétend que ces chapelles furent dessinées par Scamozzi et décorées par Palma le Jeune; malheureusement, le délabrement des peintures ne permet guère de se faire une opinion. D’ailleurs, ce ne sont point des impressions d’art que je suis venu chercher. Par ce bel après-midi d'automne, je préfère monter jusqu’au bois qui couronne la colline. Le délicat feuillage des pins tamise le soleil qui déjà décline. Entre les troncs résineux, la vue s’étend dans toutes les directions. Au nord, derrière les bosquets de Battaglia et d’Abano, se profilent les tours et les coupoles de Padoue; au midi, les grandes vallées de l’Adige et du Pô, rayées d’une multitude de chemins et de canaux, s’assoupissent dans la brunie qui monte du sol humide. A l’ouest, - 33 —