LA COURONNE DE VENISE de la ville, de quelque condition que ce soit, qui ne s’es-tudie à vous honorer... Les octogénaires et centenaires craignent de mourir avant de vous avoir vu... » Le Sénat prit une série de mesures exceptionnelles; il décida de faire dresser un arc de triomphe au Lido, à l’endroit où le roi devait débarquer, et chargea Palladio de cette construction, qui fut achevée en moins d’un mois. Nous avons la bonne fortune de posséder deux reproductions de l’œuvre du grand architecte : Tune, dans le tableau de Vicentino qui orne encore la salle des Quatre-Portes au palais Ducal, l’autre dans une gravure de Zenoni, à TUniversité de Padoue ; celle-ci est infiniment précieuse, parce qu’on y distingue les détails et les inscriptions de l’arc palladien. On y trouve même indiqué l’emplacement exact qu’occupaient les gondoles des magistrats et des dignitaires de la République, lors de l’arrivée du souverain français. Après dix journées de fêtes, Henri quitta Venise. Le cortège royal s’engagea sur la Brenta et s’arrêta au palais Foscari où un dîner était préparé. Le dernier des Valois admira, nous disent les chroniqueurs, la loggia, le double escalier qui y donne accès et les épais bosquets qui entouraient la villa... Hélas! les bosquets aussi ont disparu. Le parc de l’ancien domaine a fait place à des champs et à des fermes de rapport. Plus de jardins ni de charmilles. Le palais lui-même n’est aujourd’hui — 14 —