LA COURONNE DE VENLSE phèteset une colombe enflammée descendre sur l’autel ». D’ailleurs, malgré la guerre et les pillages, ces provinces lombardo-vénitiennes furent toujours riches. Même aux dures années des xive et xv' siècles, on trouve des communes obligées de prendre des règlements somp-tuaires. L'industrie des étoffes précieuses avait un tel développement que des villes comme Vicence envoyaient chaque'année à Venise plus de cent pièces de brocart d’or ou d’argent. On comprend qu'une noblesse et une bourgeoisie si aisées aient demandé à Palladio de leur construire les palais de Vicence ou ces somptueuses maisons de campagne dont nous n’avons plus guère que les ruines glorieuses. Car, hélas! ici, tout se meurt. Les statues, les colonnes, les escaliers, les murs s’effritent. Entre les pierres ou les briques disjointes, l’herbe pousse. Jadis, je me souviens d'avoir fait le souhait qu’un riche propriétaire vînt restaurer cette Rotonde... Aujourd’hui, je n’ose plus émettre un tel vœu. Ce serait peut-être la pire des choses, la plus sûre mort de tant de beauté. Il vaut mieux que cette villa ne soit pas remise à neuf, réparée, modernisée, éclairée à l’électricité... Tout au plus faut-il désirer qu’on en empêche l’écroulement, qu’on prolonge le plus possible, en lui laissant tout son caractère, ce vestige d’une splendeur et d'une époque à jamais disparues. Nul édifice ne présente plus de majesté et je conçois — 68 —