I Fusiiia * Rives de la Brenta, collines Euganéennes : qu’il y a longtemps que je désirais vous connaître et que je rêvais de vous ! Si grande pour moi est la magie des mots, que, parfois, je me plaisais à vous évoquer, rien que pour répéter les fluides syllabes de vos beaux noms. Et, bien souvent, au retour des îles de la lagune, rentrant dans Venise qu’embrasait l'incendie des couchants de septembre, j’ai regretté de ne pouvoir continuer ma route le long du fleuve, jusqu’aux montagnes bleues qui se dessinaient dans la lumière comme de jeunes seins. Plus que le Bædeker, qui consacre à peine quelques lignes à ces régions, des souvenirs littéraires aiguisaient mon envie. Je songeais à Pétrarque finissant ses jours dans la petite maison d’Arquà, à Byron se promenant à cheval sur les rives delà Brenta et sur les coteaux d’Este, aux héros du Feu se poursuivant dans le labyrinthe de — 3 —