168 DE LA SUCCESSION D’AUTRICHE les projets d’Europe Centrale, qui faisaient fureur en Allemagne, se trouvaient à merveille pour sauver la face de l’Autriche. Le projet de ce pasteur saxon, si agréable à ces Prussiens adoucis du Sud, n’était autre, en son fond, qu’une façon d’utiliser l’Autriche pour apprivoiser les Slaves et les Orientaux à la félicité germanique. Il respectait donc l’Autriche, puisqu’il en faisait un instrument de l’Allemagne. Les pangermanistes autrichiens ont sauté sur cette magnifique occasion. Le plus fougueux d’entre eux, le compagnon du terrible WolS, Karl Iro, député de Ludice, et qui dirige à Vienne la revue Unverfälschte deutsche Worte, Allemand né à Cheb, en ce coin de Bohême au pied des monts de Smrciny où bouillonne le plus fort la rage teu-tonique, s’est empressé d’abdiquer son pangermanisme. Plus de programme pangermaniste en Autriche, dit-il en tête de son livre (*). Entendez qu’il n’y a plus de projet de réunion des Allemands d’Autriche au profit de l’Allemagne. Mais c’est parce que 1’ « hégémonie militaire de l’empire d’Allemagne » permettra d’ « organiser » une Autriche où la majorité acquise aux Germains dans les conseils électifs sera au moins des deux tiers et où régneront sans opposition sur toutes les races d’Orient la méthode et la force allemandes. J’entends bien que M. Iro a toujours eu dans la vie politique autrichienne une place extrême : il (i) L’ouvrage a paru sous un pseudonyme : Oesterreich nach dem Kriege, par Monin. J’ai de fortes raisons de croire que l’auteur est