iGo DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE Prague. Puis il est retourné à son gouvernement de Brno. Quelques familles encore, héritières de grands noms d’« avant la Montagne Blanche », conservent en leurs châteaux ces traditions et cet esprit abolis : les Lobkovitz à Melnik (non loin de Prague), et peut-être même les Schwarzenberg. Mais la tête politique de ce parti, c’était François, prince Thun ('). La guerre, qu'il déconseilla, le trouva gouverneur de Bohême. Il l’avait été auparavant plusieurs fois, et gouverneur « à poigne », chargé de mater les Tchèques quand ils deviendraient trop dangereux ou turbulents. La réflexion et l’expérience l’avaient convaincu. Comme il avait combattu la guerre, il combattit toutes les persécutions contre les Tchèques. Cette politique de mansuétude, — de la mansuétude pour des Slaves ! — n’était pas tolérable en régime pangermaniste. Trois mois àprès Berchtold, le prince Thun succombait par égard, disait-on, pour sa mauvaise vue; il était remplacé à Prague par le gouverneur de la petite province de Silésie autrichienne, le comte de Coudenhove, fonctionnaire docile, qui peupla les prisons. Dans sa retraite, Thun resta fidèle à sa méthode et à ses idées ; il n’a pas manqué une occasion, ni publique ni privée, de condamner le nouveau cours de germanisme enragé qui triomphait à Vienne. Il resta même fidèle à l’honneur. Lorsque l’ordre vint du quartier général de faire à Kramar un procès politique, on produisit aux (i) Le comte Thun avait été fait prince par l’Empereur quand il quitta le gouvernement de Prague.