4 DK LA SUCCESSION d’aUTRICHE a revêtu ses habits de cour pour recevoir le Tsar ('). J’ai peine à admettre cette facile astuce. De toutes les hypothèses sur la politique internationale, celle qui présenterait le chancelier comme un homme d’Etat porté aux comédies, même innocentes, me paraîtrait l’une des moins croyables. Excellent fonctionnaire prussien, convaincu que la brutalité est le premier devoir de sa charge, au moins dans les affaires d’Alsace-Lorraine et de Pologne, d’éducation et d’esprit agréables à une cour sévère et piétiste, M. de Bethmann-Hollweg a sans doute été choisi pour sa correction et sa gravité professionnelles. Son prédécesseur, M. de Bülow, qui fut fait prince pour sa politique extérieure, avait procuré à l’Europe cette surprise d’introduire quelque fantaisie jusque dans ce sanctuaire interdit de la politique intérieure de la Prusse et de l’Empire. Il se plaisait à changer les pièces de l’échiquier, à déplacer alternativement les partis de gouvernement et d’opposition ; deux fois il parvint à ce résultat inattendu de faire mettre, ou à peu près, l’Empereur en accusation devant son peuple. Quand on l’envoya goûter dans une ville romaine des loisirs de grand seigneur ironiste, on sentit le besoin d’appeler un homme de « tout repos », mieux adapté à l’uniforme et dure placidité des méthodes germaniques. Non; le chancelier, qui d’ailleurs n’est pas spécialiste des affaires extérieures, mais qui est un esprit clair, sans richesses ni ornements superflus, (i) Le tsar Nicolas a lait une visite à la cour d’Allemagne dans