88 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE fraternité, une sorte de Zollverein sentimental entre tous les Allemands du monde. Non pas, mais une politique positive, dont vous pouvez suivre les résultats pratiques, en matière commerciale, cela va de soi; en matière militairo comme en Hollande, en Belgique ; en matière même de chemins de fer — demandez à nos amis de la Suisse romande qui ont dénoncé avec une si juste véhémence la convention du Gothard, consentie par les Bernois ! Mais il faut pénétrer cette confusion et écarter les chimères; s’il n’y a pas de politique slave, il y a en tout cas des questions slaves, et j’en connais deux au moins, auxquelles est attaché le sort mystérieux et l’avenir incertain de l’Europe Orientale ; la première est posée en Autriche, la seconde en Russie. La première est bien connue; elle est depuis vingt années signalée à l’attention de la France par tous nos explorateurs politiques, depuis M. Ch. Beuoist jusqu’à MM. Ghéradame, René Henry, Pinon, Gonnard : elle est, comme on disait au Moyen Age, une de ces qusestiones où le diable exerce sa malignité à tourmenter l’esprit des docteurs; c’est la transformation qui donnera aux Slaves leur place dans la politique autrichienne. Gomment la prendront-ils ? C’est le champ des hypothèses, où nous laisserons vagabonder les prophètes. Le plus grand obstacle sera sans doute dans l’Admi-nistration impériale, pétrie de germanisme aristocratique. La Double Monarchie trouverait pourtant parmi les Slaves des serviteurs fidèles, avisés, modernes et pénétrés de l’esprit autrichien le plus sûr. Déjà, à quelques signes, 011 peut penser que ce gouvernement même reconnaît qu’il est néces-