252 DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE doute l’union yougoslave et d'être prise en même temps dans cet effroyable vacarme parlementaire qu’est la vie politique de la Hongrie. Il n’est pas douteux que M. Hinkovic, par exemple, député au Sabor et au Parlement, représente plus fidèlement les Croates à Paris et à Londres que ne font à Pesth les députés demeurés en fonctions. Pour le dire en passant, M. Hinkovic aurait dû être reçu parmi nous avec de grands honneurs. Il a été l’avocat des accusés du procès d’Agram, lui-même poursuivi et suspendu; il a souffert en patriote et en avocat pour son rôle dans une affaire judiciaire, illustre par son iniquité, féconde dans ses conséquences, et qui de plus en plus apparaîtra comme la marque du régime qui a fourni à l’Allemagne l’occasion de la guerre : la place et la figure de M. Hinkovic est importante dans le droit international ou plutôt dans l’internationale du droit. Que le sentiment public croate soit unanime en faveur de l’union yougoslave, mille indices : le discours du vice-président Magdic, à l’ouverture du Sabor, l’affaire du blason, et tant d’autres l’ont laissé transparaître même au travers de la politique officielle. Dans quelle forme pourra-t-on réduire la politique croate à la politique serbe ? Peut-être doit-on craindre quelques difficultés sur cette modalité transitoire. Si la prévoyance politique n’y prenait garde, les premières années de l’union yougoslave pourraient être affligées par les rivalités parlementaires serbes et croates. Et aussi peut-être par les rivalités de ces éléments de direction nationale que toutes les langues slaves appellent Vintelligenzia. Genus