l’aigle blanc 22 1 choisis parmi les plus dociles à l’Allemagne, pour demander une Constitution, le langage fut si différent de ce qu’on espérait que la censure prussienne coupa le discours du président qui avait exprimé à M. von Bethmann-Hollweg, « au nom de la nation polonaise, ses tendances inébranlables vers l’établissement d’un Etat polonais indépendant » ('). L’aventure de cette délégation fut d’ailleurs • l’intermède comique de l’histoire de Pologne pendant la guerre. Les grandes choses et les grandes époques portent tout au paroxysme. Ce n’était pas un mince succès que de parcourir toutes les capitales de l’Europe Centrale pour demander un roi, sans cesser d’être ridicules; la délégation polonaise, vitupérée à Berlin, rabrouée à Vienne, et qui pensait porter avec elle les espérances de la patrie, fut désavouée à Varsovie par toutes les ligues et associations qu’elle prétendait représenter. Les Allemands entreprirent de donner un caractère spontané à la constitution d’un gouvernement en Pologne ; ils persuadèrent à quelques notables médiocres de se faire les ambassadeurs du peuple polonais auprès des puissances protectrices de Berlin et de Vienne. De ce nombre était Brudnicki, recteur de (’Université de Varsovie, dont Bæseler avait fait en quelque manièfe le premier personnage du Royaume, homme d’une lionnête obscurité, qui eut le tort d’être inégal à cette destinée et le mérite de le reconnaître puisqu’il donna sa démission pour retourner à ses (i) Coupée en Prusse, la phrase a été reproduite dans la Gazeta Polska de Dombrowa (occupation autrichienne).