!\ï DE LA SUCCESSION D’AUTRICHE vous entendrez peut-être des voix qui menacent. Point d’alarmes : ce sont les représentants de deux nationalités voisines qui travaillent à un compromis. Dans cette Babel à compartiments, chaque nation a son « club » réservé par une pancarte en sa langue, du Iiolo polonais à YUnio latina où fraternisent les Italiens de Trieste et les Boumains de Bukowine. Le diable est de les assembler pour les faire vivre ensemble, et c’est à quoi l’Autriche a toujours excellé. C’est une loi de la politique autrichienne que toutes les questions y sont toujours insolubles, et qu’elles s’arrangent toujours. L’office propre du Beichsrath, qu’il accomplit avec une merveilleuse fécondité, est de ménager des « compromis » entre les nationalités voisines et hostiles. Car ce n’est pas ici que les affaires extérieures, communes aux deux couronnes, sont guidées, traitées ou critiquées; c’est aux délégations, réunions ambulantes des deux Parlements autrichien et hongrois. L’occupation préférée des députés français, qui est de scruter les administrations, est refusée à leurs collègues de la Double Monarchie, car les services publics germaniques sont dirigés par de grands seigneurs qui servent leur maître et ne souffrent guère de contrôle. En possession du gouvernement, fort de ses traditions aristocratiques, servi par une administration qui est l’héritière pieuse et docile de Metternich, l’Allemand livre les représentants des autres peuples à leurs querelles intérieures. Mais ce Parlement même montre une merveilleuse aptitude aux conciliations impossibles, aux solutions paisibles de conflits désespérés : il parti-