DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE niers jours du vieux François-Joseph, qui avait vu tant de choses qu’il ne doutait plus de rien, furent bercés par le rêve de réunir sur sa tête la couronne de Pologne. On devait l’annoncer au monde le 18 août 1916, jour béni de son anniversaire. Pour (’Empereur ou pour quelque archiduc, la solution autrichienne, c’était la Pologne, Royaume et Gali-cie, unie à l’Autriche par des liens étroits : union personnelle, trialisme, combinaison qui faisait, dans l’empire des Habsbourg, de la Pologne une Galicie agrandie. Le Prussien refusa net. Et sa grande raison n’était pas, comme on pourrait le croire, sa voracité naturelle. 11 savait bien, après tout, que, dans un royaume autrichien, il serait toujours le maître, qu’il aurait la souveraineté utile à défaut de la constitutionnelle, et que ce pays resterait aussi ouvert à ses projets et ses commodités douanières, ferroviaires, industrielles. Mais il 11e voulait pas que ce régime libéral et bénin devînt un attrait et 1111 voisinage pour ses propres Polonais de Posnanie, malgré l’annexion à l’Allemagne des confins militaires et du gouvernement de Su-walki, qu’il avait toujours stipulée; il redoutait par-dessus toutes choses le contact explosif du régime galicien et de son « hakatisme ». L’Autriche a bien essayé de défendre son système et ses intérêts. M. Bilinski, président du lvolo polonais au Reichsrath et le premier personnage par conséquent de la Galicie, s’y est employé avec un zèle qui ne fut surpassé que par celui du comte Ju-lius Andrassy. Car la question polonaise est devenue question d’iutérêt hongrois au premier chef. Soudain, l’enthousiasme magyar s’est enflammé