6o DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE aux résultats certainement brillants qu’elle a obtenus. Les descriptions des villages allemands bâtis, établis, outillés parla Commission sont à faire pâlir d’envie tous les membres de toutes les sociétés d’économie rurale des deux mondes. Mais dans cette œuvre méthodique et propre, il n’y eut pas que de la satisfaction administrative ; il y a aussi ces retours imprévus, ces résultats contrariants qu’en tous pays les lois sont impuissantes à prévoir et les administrations à comprendre. L’énorme administration colonisatrice (car c’est un vrai ministère de l’Est) constata sans contentement que, dans l’espace de vingt années, le prix des terres avait effroyablement augmenté. Ce qui valait 568 marks en 1886, dans le cercle de Bromberg, valait, en 1906, i.5oo marks. On payait donc très cher, pour les livrer aux Allemands, des terres qui n’étaient même plus polonaises. Car la loi avait eu cet effet direct et certain de réveiller le patriotisme polonais qui se montrait rebelle à la colonisation. Mais l’AIlemand y prenait goût. Heureux de l’aubaine, il vendait sa terre à la Commission, menaçant, en cas de refus, de la vendre aux Polonais. Lorsqu’on fit les comptes, on se trouva avoir acheté à grands frais plus de deux tiers de terres allemandes contre un tiers polonais. La colonisation germanique en Pologne avait amené la richesse agricole et la faillite du germanisme. * * * La loi de colonisation n’a pas seulement vivifié le patriotisme polonais, elle l’a unifié. Bismarck,