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Pologne prussienne, qui trouveront leurs chefs et l’élite directrice qui leur manque dans les éléments ententophiles du Royaume. De même que nous pouvons organiser l’Europe Centrale en utilisant à la hase la force tchèque et la force polonaise, de même on ne peut concevoir la Pologne que sur le fondement de la Pologne prussienne. La Posnanie et Dantzig sont les piliers du royaume de la Vistule.
  Sans doute, l’élément polonais n’est pas absolument pur ; sans doute, ils ont gardé à travers une vieille histoire le goût des divisions et des partis ; sans doute ils semblent parfois chérir et caresser la discorde comme si elle était l’image même de la liberté. Mais voyez aussi comme le peuple, quand il est foulé, s’organise admirablement, et seul, contre l’Allemand ! Si la « République des paysans » de Posnanie pouvait engendrer, ressusciter le Royaume qui s’appela toujours la République polonaise !
  Avec sa population prolifique qui fait peur aux Boches, son esprit national indomptable, ses vertus militaires héréditaires, parées de la gloire d’un passé éclatant, sa rapidité et sa puissance d’adaptation économique qui ne le cèdent qu’aux Tchèques parmi les Slaves d’Occident, ce peuple, qui n’a pas perdu sa fougue, se tient dans ses plaines si souvent foulées. Si la Pologne ne portait avec elle tant de grâce, elle m’apparaîtrait comme un énorme Caterpillar au milieu de l’Europe. Qui saura le diriger ?