2«/( DE LA SUCCESSION ü’AUTRICHE collaboration avec les Allemands. Dans le Conseil d’État ainsi désigné, seul un Rostworowski et le jeune prince François Radziwill faisaient figure de conservateurs. C’est peu, par le nombre et par la qualité. « S’il n’était prince, il ne serait rien », m’écrivait un Polonais, du Radziwill accouru de Pos-nanie au secours des Allemands. La grande majorité du clergé catholique s’est abstenue de toute approbation. L’archevêque de Varsovie, Msr Kakowski, a répondu à Bæseler : « J’ai été nommé à mon poste par le Saint-Siège et confirmé par le tsar de Russie, à qui j’ai juré fidélité! Seul le Pape peut me relever de mon serment ('). » Une fâcheuse maladia a détourné le prélat de bénir l’ouverture des séances du Conseil d’Etat. Un État polonais laïque ! voilà qui serait une nouveauté (2). Le Gouvernement que les Allemands étaient parvenus à établir dans un palais de Varsovie avait donc contre lui la majorité et certainement les grandes forces de la nation : les disciples de M. Dmowski d’abord, ceux de Russie et les fidèles du Royaume ; rien ne leur enlève le prestige de l’esprit national qu’ils ont conquis à travers toutes les luttes politiques, et qu’ils ont fait briller au-dessus de toutes les questions intérieures. Auprès d’eux, tous les partis conservateurs, certains intérêts industriels, la plupart du clergé. (i) La réponse est rapportée par le Dziennick Kjowski du 12 janvier 1917, journal qui parait en Russie (Kiew). Mais le Dziennick Kjowski est généralement très bien et sérieusement renseigné. (2Ï Depuis ce moment, on assure que l’archevêque aurait accepté un des postes du Conseil de Régence, nouvelle tentative de gouvernement de la Pologne par les Allemands (septembre 1917).