GERMAINS ET SLAVES se produit une conflagration européenne qui mette face à face les Slaves et les Germains, il serait pour nous désavantageux que la place occupée autre fois par la Turquie d’Europe dans l’équilibre des forces fût prise maintenant en partie par des États slaves. Cette modification de la situation militaire et politique s’est préparée sur le continent. Maintenant qu’elle est accomplie, nous agirions sans conscience si nous ne tirions pas de ce fait ses conséquences inéluctables. » Voilà la raison des armements allemands, elle est dans cette conjonction, d’une part, du réveil de la fierté patriotique française qui à la vérité ne fut jamais endormie, et que le chancelier appelle « chauvinisme », n’en retenant que quelques excès, et, d’autre part, des conséquences des victoires balkaniques : affaiblissement de l’Autriche, frémissement du monde slave. * * * Ainsi, en suivant exactement la pensée de l’homme d’Etat par la voix de qui parle l’Allemagne, nous sommes conduits aux frontières du germanisme et du slavisme. Mais ici, c’est de toute autre chose qu’il s’agit; nous entrons dans un domaine nouveau. Nous ne parlerons plus d’intérêts ou de passions politiques de nations déterminées par leur histoire, servies par un gouvernement. C'est seulement les passions de races que nous étudions. Nous quittons la terre ferme et nous embarquons sur l’océan tumultueux de la « psychologie des peuples ». C’est une mer redoutable,