LE « DE CUJUS )) 101 server le monde extérieur..... Nous continuerons, si vous le voulez bien, ces réflexions après la paix. Distinguons d’ailleurs, au seuil même d’une telle étude, et pour toujours, l’Autriche et la Hongrie, qui sont fort dissemblables. La Hongrie est une réalité politique puissante, redoutable, qui a ses institutions robustes, ses directions propres, son chef et qui eut longtemps son monarque, qui était le comte Tisza. C’était, après Guillaume II, le premier personnage de la coalition germano-tar-tare, comme la Hongrie est le seul des États confédérés qui ait eu parfois un sentiment national, sous la terrible protection de l’Allemagne, qui les tuera tous. De toutes ses victimes, la Hongrie est la plus vivace. Quand donc je parlerai d’Autriche, entendez l’Empire cisleithan, celui qui est gouverné non par des institutions et par une caste comme la Hongrie, mais par des bureaux et un empereur débile. Or, en Autriche, tout, à l’intérieur, était faiblesse et désordre : une cour infatuée et vieillotte; un parlement plein de tumultes et fécond en compromis, agité, impuissant et peut-être corrompu, — une affaire singulière survenue, à la veille de la guerre, dans l’intérieur des partis tchèques, nous inclinerait à le penser; — une machine administrative compliquée, nombreuse, inerte ; un gouvernement appliqué à favoriser les privilèges de naissance et de race, à tenir certaines nationalités dans l’enfance pour assurer la domination des autres. Vers l’extérieur, au contraire, étaient tournées les réalités vivantes, les forces réelles de l'Empire, qui